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  • Photo du rédacteurFrançoise Salvan-Renucci

Découvrez la conférence du 12 juin 2023 !

« Eros über alles » : présence des poètes allemands et de langue allemande

(Sturm und Drang, Goethe, Schiller, poètes romantiques et postromantiques…)

dans le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine


Conférence n° 41, #H.F. Thiéfaine 14, Zoom CTELA, lundi 12 juin 2023 à 18h


« Lorelei » déclinant simultanément les versions poétiques de la légende médiévale écrites par Joseph von Eichendorff, Clemens Brentano ou Heinrich Heine, « fille océane des vagues providentielles » qui renouvelle la figure féminine rencontrée par le pêcheur dans la ballade de Goethe dont celui-ci est le héros, constellation de la « petite fille » et du « cavalier du néant » dans laquelle resurgit celle de la Lenore de Gottfried August Bürger, refrain de Errer humanum est et son écho direct à la chanson des Brigands de Schiller, dont L’ode à la joie se dissimule derrière le vers « mais les poux sont en rut, faut décoller pas vrai », Nyctalopus airline ou Whiskeuses images again reprenant le schéma de l’envol et de la chute sur lequel se base le poème Flügel ! um zu fliegen de Friedrich Rückert appelant l’humain à se doter d’ailes, « mehr Licht » reflétant les derniers mots de Goethe… autant d’exemples d’« un Sturm und Drang sans fin » dont les manifestations irriguent le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine, et à l’exploration duquel invite cette nouvelle conférence.

L’examen du substrat goethéen appelle aussi bien à un retour sur le Satyros – prototype de la création Sturm und Drang – dont la tirade finale ouvre une nouvelle perspective exégétique au texte de Diogène série 87 qu’à un regard sur le Traité des couleurs dont les conceptions commandent l’agencement des couleurs dans Syndrome albatros et de façon plus générale la déclinaison de l’idée du « trouble » en tant que médium permettant l’apparition de la couleur – sans oublier la vision prophétique des Années de voyage de Wilhelm Meister et le démenti a posteriori que lui inflige Bakhtine, tels qu’ils sont recréés dans Le temps des tachyons, ou les prolongement faustiens que sont la célébration de l’« Éternel-Féminin » renouvelée à la fin de Fièvre résurrectionnelle ou celle du principe originel de l’« Eros, der alles begonnen » décliné dans le titre de l’album Eros über alles.

On n’oubliera pas les poètes et écrivains du XXème siècle comme Stefan Zweig – entre la figure de Marie Stuart également célébrée dans une tragédie de Schiller, les 24 heures dans la nuit d’un faune avec leur clin d’œil aux Vingt-quatre heures dans la vie d’une femme et le phénomène de l’Amok tel qu’il réapparaît dans Sweet amanite phalloïde queen –, Paul Celan dont l’œuvre est présente aussi bien dans En remontant le fleuve que dans Les ombres du soir, Nelly Sachs dont Quand la banlieue descendra sur la ville revisite le Chœur des orphelin(e)s. Particulièrement inattendues et d’autant plus savoureuses enfin, les « lubies sentimentales » de Karl Marx invoquées dans la chanson de même titre…



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