Découvrez la conférence du 5 mai 2025
- Françoise Salvan-Renucci
- il y a 14 minutes
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« en ce temps-là les gens s’appelaient citoyens » : présence de Jean-Jacques Rousseau dans le discours poétique des chansons de H.F. Thiéfaine
« pas b’soin de télescope pour suivre ta beauté », « & sous les feux adverses on s’arrache la pitié », « exil sur planète-fantôme », « mon esprit est une fleur flétrie », « mercenaires de Lilith contre miliciens d’Ève », « suivre le jeu d’une étamine », « la mort est devenue un état permanent », « quand par manque d’habitude on se méfie du bonheur » : ces quelques exemples pris au hasard dans le corpus des chansons suffisent à donner une idée de l’imprégnation en profondeur du discours thiéfainien par les formulations de Rousseau dont la recréation devient le véhicule d’un dialogue aussi fourni que complexe, dans lequel se dévoile une affinité marquante avec la démarche – explicitement identifiée par Thiéfaine comme « romantique » – propre à l’auteur des Rêveries du promeneur solitaire.
C’est notamment par le recours à Rousseau que s’éclairent les renvois au « citoyen » rencontrés dans le corpus des chansons ou la prépondérance des « rêves » et autres « chimères » nourris dans la « solitude », ainsi que le lien organique entre le « mauvais don d’acrobatie verbale » déployé dans le discours poétique et le recours à la « langue natale » – soit le français – en tant que support du chant. Il n’est pas enfin jusqu’à l’évidence du détournement érotico-sexuel, tel qu’il cohabite dans l’écriture thiéfainienne avec le sens explicite et les autres strates du discours implicite, qui fasse écho à la description donnée par Rousseau – certes sous un angle dépréciatif à l’origine – de la nature polysémique de la langue française.
Le lien est à obtenir sur demande à Francoise.SALVAN-RENUCCI@univ-cotedazur.fr ou Sylvie.LAUS@univ-cotedazur.fr.

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